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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN


Je vois des portiques de marbres
Surgir dans le soleil levant,
Les oliviers frémir au vent
Et les abeilles dans les arbres.



Les Vierges s’en vont à pas lents,
Traînant par les prés d’asphodèles
Des robes que leur corps modèle,
Aux grands plis légers et flottants,



Le ciel est doux ; au loin palpite
L’hymne divin de la couleur ;
Un enfant, beau comme une fleur,
Chante l’âme de Théocrite.



Des vaisseaux passent au lointain,
Venant d’Ophir ou de Golconde ;
Vénus tord sa nudité blonde
Dans le sourire du matin.