Je veux offrir alors à la source du bois,
Puis aux nymphes, du lait, des figues et des noix,
Un agneau nouveau-né, du miel et deux houlettes
Avec un chapelet de sombres violettes.
Moi, j’offrirai pour toi des fromages, des fruits,
Une chèvre à longs poils et ma flûte de buis.
Mais as-tu vu déjà ma petite cigale ?
De l’aurore à la nuit, d’une ardeur sans égale,
Elle chante… En cueillant des fruits dans le jardin,
Je l’ai vue — et mon cœur s’en est ému soudain —
Prise au mortel réseau d’une araignée affreuse :
Vite, je la sauvai. Depuis, elle est heureuse,
Et Polyphème a fait pour elle tout exprès
Une petite cage avec des joncs dorés.
Viens la voir.
Non, partons avant que la nuit vienne…
Plus tard… J’entends là-bas les abois de ma chienne.