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POLYPHÈME


POLYPHÈME

C’est vrai, comme un oiseau, tu sautilles, tu chantes.
Il faut me pardonner… J’ai des façons méchantes
Par moments.

GALATÉE

Méchant… toi ? Sais-tu ce que tu dis ?
Chaque fois que je te regarde, tu souris…
Tiens, comme en ce moment.

POLYPHÈME,
ironique.

Et comme tout à l’heure !

L’attirant à lui d’une voix suppliante.
Viens là.


GALATÉE,
s’asseyant sur ses genoux et le regardant enfin,
avec stupeur.

C’est vrai, pourtant… il ne rit pas… il pleure !

POLYPHÈME,
la serrant contre lui.

Ne t’inquiète pas… Par pitié, reste ainsi !…
Que je te sente sur mon cœur… Tout est fini.

GALATÉE

Ton âme est, je le sais, douce pour Galatée.
Tu la traites toujours comme une enfant gâtée :