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CONTES


Il écarta les draperies et pencha la tête.

C’était la chambre de Nyza. Une lampe de cuivre en forme d’oiseau y répandait une pâle clarté. Au fond, sur un lit de cèdre, incrusté de lames d’ivoire, la vierge reposait.

Hyalis s’était avancé et la considérait. Devant ce front poli, devant ces yeux scellés par le sommeil, une émotion surnaturelle l’agitait, et la chambre, autour de lui, s’emplissait de divinité. Alors, frissonnant et pâle, il se pencha sur ce visage et de tout près l’examina. Un sang rose et comme lumineux transparaissait sous l’épiderme ; les veines traçaient un lacis bleuâtre sur la cloison fine des tempes ; une mèche légère et que le moindre souffle faisait trembler caressait la joue ; d’imperceptibles frémissements passaient sur les traits immobiles, comme ces rides qu’une haleine d’été propage sur la surface unie des eaux ; et, par moments, l’ombre furtive d’une sensation tirait les lèvres, rapprochait