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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

écoute-moi bien et fixe mes paroles en ton esprit. Quand la lune prochaine aura à son tour accompli sa carrière, le même jour, à la même heure qu’aujourd’hui, tu mourras. Bois. »

Et Hyalis prit la coupe et la vida.

Mais aussitôt il tomba à la renverse, en poussant un cri effrayant.

Il lui semblait que du feu venait de se répandre en lui, coulait dans ses veines, mordait ses fibres, attaquait ses os. Ses membres se contractaient, se tordaient, comme des brindilles sèches dans la flamme. Il se roulait à terre, s’arrachant avec les ongles des lambeaux de chair et des touffes de poils ; et sa souffrance paraissait si atroce qu’Ydragone elle-même en pâlissait.

Brusquement, il se roidit, demeura immobile ; alors, la magicienne lui versa quelques gouttes subtiles.

Il rouvrit les yeux, respira longuement, se leva…

Comme un bois à l’aube où les oiseaux