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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN




L’antre de la magicienne était situé au cœur de la montagne.

Tout au fond d’un cirque de roches aux formes monstrueuses, des arbres vénéneux réfléchissaient dans une eau lourde et plate des ombres qu’on eût dites éternelles. Des vipères se tordaient dans l’herbe noire, grouillaient en nœuds, et des bêtes hideuses sortaient lentement de la mare et clapotaient dans la vase avec un bruit sec d’écailles, en agitant des pattes multiples et velues. Une odeur de pourriture traînait dans l’air et la flamme de la torche haletait.

Au milieu de la nuit Hyalis s’avança. Son visage était livide, mais ses yeux résolus brillaient d’un éclat insolite.