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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN


Pourtant, parfois, des soirs, ils songent dans les villes
À ceux-là qui près d’eux gravissaient l’avenir,
Et qui, ne voulant pas boire aux écuelles viles,
S’étant couchés là-haut, s’y sont laissés mourir ;



Et le remords les prend quand, au penchant des cimes,
Un éclair leur fait voir, les deux bras étendus,
Des cadavres hautains, dont les yeux magnanimes
Rêvent, tout grands ouverts, aux idéals perdus !