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LE CHARIOT D’OR




INCANTATION




 
Ô Nuit magicienne, ô douce, ô solitaire,
Le Paysage avec sa flûte de roseau
T’accueille ; et tes pieds nus posés sur le coteau
Font tressaillir le cœur fatigué de la terre.



Laissant fuir de ses doigts sa guirlande de fleurs,
Voici qu’en tes bras frais s’endort le Soir qui rêve.
L’Âme, veule au soleil, frissonne, se soulève,
Et tord sa chevelure à la source des Pleurs.