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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN


Qu’encore un peu de Toi dans l’air tendre est resté,
Où ton passage embaume encore, où je respire
Je ne sais quoi qui garde encor de ton sourire.



Mon cœur est tout pareil à ces matins voilés
D’automne où le soleil des beaux jours en allés,
Vaporeux à travers le ciel mélancolique,
Épanche une langueur de lumière angélique…



Ainsi mon cœur. Ah ! si, comme aux soirs de jadis,
Tu plongeais dans mes yeux tes yeux de paradis,
Va, tu n’y trouverais nul grand air ridicule,
Mais de l’amour, mais un amour de crépuscule,
Pâle et voilé, couché sur un cher souvenir,
Qu’enivre, tristement, la douceur de mourir.