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au jardin de l'infante

PROMENADE À L’ÉTANG

Le calme des jardins profonds s’idéalise.
L’âme du soir s’annonce à la tour de l’église ;
Écoute, l’heure est bleue et le ciel s’angélise.


À voir ce lac mystique où l’azur s’est fondu,
Dirait-on pas, ma sœur, qu’un grand cœur éperdu
En longs ruisseaux d’amour, là-haut, s’est répandu ?


L’ombre lente a noyé la vallée indistincte.
La cloche, au loin, note par note, s’est éteinte,
Emportant comme l’âme frêle d’une sainte.