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au jardin de l'infante

LA PRIÈRE DU CONVALESCENT

Les jardins odorants balancent leurs panaches.
L’eau miroite au soleil, et le ciel est heureux.
Mon cœur, tu peux rentrer dans l’ombre où tu te caches ;
Ton impuissance insulte au monde vigoureux.


Dans un tressaillement qui fait craquer l’écorce,
L’arbre, géant joyeux, tend ses cent bras musclés
La terre, ivre de sève, étouffe dans sa force,
Et la feuille éperdue a des frissons ailés.