Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
au jardin de l'infante


La parole a des notes d’or ;
Le silence est plus doux encor,
Quand les cœurs sont pleins jusqu’au bord.



Il est des soirs d’amour subtil,
Des soirs où l’âme, semble-t-il,
Ne tient qu’à peine par un fil...



Il est des heures d’agonie
Où l’on rêve la mort bénie
Au long d’une étreinte infinie.



La lampe douce se consume ;
L’âme des roses nous parfume.
Le Temps bat sa petite enclume.



Oh ! s’en aller sans nul retour,
Oh ! s’en aller avant le jour,
Les mains toutes pleines d’amour !