Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
au jardin de l'infante


Grandes ondes du sang qui chante. Pleurs d’ivresse,
Frissons, vagues toujours plus lentes des caresses.


Caresse au long des nerfs... Caresse infiniment !
Caresse au long des yeux... Évanouissement...


Musique dans les fleurs trop douces... Défaillance.
Languide archet d’extase aux cordes du Silence.


Lèvres ! lèvres ! Baiser qui meurt, baiser qui mord.
Lèvres, lit de l’amour profond comme la mort !


Je te salue, ô très occulte, ô très profonde,
Luxure, Étoile pourpre au ciel triste du monde.