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AU JARDIN DE L’INFANTE

La Vie est comme un grand violon qui sanglote,
Et le peuple obstiné, qui grouille aux carrefours,
Marche dans cette angoisse, et fourmille, et clapote,
Ivre de verser l’heure au tonneau vain des jours.


L’Art seul, rare et désert, magicien des moelles,
D’un séraphique archet de diamant et d’or,
Triste, laisse tomber des notes en étoiles,
Et suscite l’immense extase d’une mort.