Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
AU JARDIN DE L’INFANTE


Pâle je vis, le goût de la mort à la bouche.
La Terre est sous mes pieds comme un chien qui se couche
Mes mains flottent parmi les étoiles, la nuit.



Rien n’a distrait mes yeux immobiles sans trêve ;
Rien n’a rempli mon cœur toujours vide, qui rêve
Sur l’incommensurable mer de mon ennui ;



Et le Néant m’a fait une âme comme lui.