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AU JARDIN DE L’INFANTE

LA TOUR

Mes douze palais d’or ne pouvant plus suffire,
Mon cœur royal étant désenchanté du jour,
Un soir, j’ai fait monter mon trône de porphyre,
Pour jamais, au plus haut de ma plus haute tour.


Et là, dominant l’homme et les cités sonores,
J’ai vécu seul parmi l’azur silencieux
À voir, indifférent, les couchants, les aurores
Mirer leurs ciels dans l’eau déserte de mes yeux.