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AU JARDIN DE L’INFANTE







Des soirs fiévreux et forts comme une venaison,
Mon âme traîne en soi l’ennui d’un vieil Hérode,
Et, prostrée aux coussins, où son mal la taraude,
Trouve à toute pensée un goût de trahison.



Pour fuir le désespoir qui souffre à l’horizon,
Elle appelle la sombre danseuse qui rôde,
Et Salomé vient dans la salle basse et chaude
Secouer le péché touffu de sa toison.