Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
au jardin de l'infante







LES COLOMBES




Partout la mer unique étreint l’horizon nu,
L’horizon désastreux où la vieille arche flotte ;
Au pied du mât penchant l’Espérance grelotte,
Croisant ses bras transis sur son cœur ingénu.




Depuis mille et mille ans pareils, le soir venu,
L’Âme assise à la barre, immobile pilote,
Regarde éperdument dans l’ombre qui sanglote
Ses colombes s’enfuir vers le port inconnu.