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AU JARDIN DE L’INFANTE
Toi cependant, trônant aux ténèbres du lit,
Tu berces leur vieux rêve éteint dans ta chair sourde,
Et tu caches le monde à leur paupière lourde
Avec tes longs cheveux de langueur et d’oubli.
Ta chair est leur soleil ; tes pieds nus sont leur gloire ;
Et ton sein tiède est une mer aux vagues d’or,
Où leur cœur de tendresse et d’infini s’endort
Sous tes yeux, où s’allume une sombre victoire.
Pour toi seule, à jamais, à jamais, sans remords,
Chante leur sang brûlé par le feu de ta bouche,
Et, souriant du haut de ton orgueil farouche,
Tu refermes sur eux, douce enfin à leur mort,
Tes bras, tes bras profonds et doux comme la mort.