Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
AU JARDIN DE L’INFANTE
Nul enfantin pinceau n’enlumine, candide,
Son rêve primitif aux marges des missels.
Le vent qui passe fait pleurer l’église vide ;
Et le prêtre doré dans l’étole rigide,
Le dimanche, officie au désert des autels.
L’antique renouveau des fêtes surannées
Ne fleurit plus aux vieux pavés du siècle dur.
Ô fêtes d’autrefois dans l’aurore sonnées,
Ô fêtes, qui veniez par le ciel, couronnées
De beaux noms, où tremblait un mystère d’azur !
Les chapelets bénits, consolateurs des veuves,
Ne s’égrèneront plus sous les doigts orphelins.
Il n’est plus le calvaire, où toutes les épreuves,
Comme à la grande mer où se perdent les fleuves,
Noyaient leurs pleurs d’un jour aux vieux sanglots divins