Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
AU JARDIN DE L’INFANTE







III




J’ai rêvé d’un jardin primitif, où des Âmes
Cueillaient le trèfle d’or en robes de candeur ;
Où des souffles d’azur, veloutés de tiédeur,
Berçaient des fleurs d’argent, sveltes comme des femmes.



À l’ombre, au bord des eaux, sous des arbres légers,
Les mystiques Amants rêvaient leur solitude ;
Et tout était extase, et joie, et plénitude,
Et les agneaux de Dieu paissaient dans les vergers.