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AU JARDIN DE L’INFANTE







II




J’ai rêvé d’un vieux monde à l’âme réprouvée,
Où j’apportais, prophète, un cœur ardent et doux.
Mes yeux forçaient le Doute à tomber à genoux,
Et je faisais du ciel avec ma main levée.



Vers ma robe accouraient les Pitiés orphelines ;
Lorsque je rencontrais, pauvresse des sentiers,
L’Espérance en haillons, je lui lavais les pieds...
Et des douceurs d’encens rôdaient sur les collines...