Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
au jardin de l'infante

ORGUEIL

J’ai secoué du rêve avec ma chevelure.
Aux foules où j’allais, un long frisson vivant
Me suivait, comme un bruit de feuilles dans le vent ;
Et ma beauté jetait des feux comme une armure.


Au large devant moi les cœurs fumaient d’amour ;
Froide, je traversais les désirs et les fièvres ;
Tout, drame ou comédie, avait lieu sur mes lèvres ;
Mon orgueil éternel demeurait sur la tour.