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ÉPITRES DE SALLUSTE A CÉSAR, SUR L’ORDRE A ÉTABLIR DANS LA REPUBLIQUE

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ÉPITRE PREMIÈRE.

Je sais combien il est difficile et périlleux de conseiller un roi, un général, en un mot tout mortel revêtu d’une haute puissance. De tels hommes trouvent assez de gens qui s’empressent de leur donner des avis. Nul d’ailleurs n’est assez habile, assez prévoyant pour pénétrer l’avenir ; souvent enfin, le caprice du sort, qui décide de la plupart des événements, fait plutôt réussir les mauvais conseils que les bons.

Mais, dès ma tendre jeunesse, animé du désir de participer au gouvernement de l’Etat, j’ai pris, pour m’y former, des soins aussi assidus que multipliés. Mon but n’était pas seulement de parvenir aux honneurs, que tant d’autres obtenaient par des voies condamnables ; je voulais encore connaître l’état civil et militaire de la république, et ce qu’elle peut par ses citoyens, ses armes et ses richesses.