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que, de toutes les victimes immolées dans le cours de la première guerre civile, Salluste ne nomme que Domitius, Brutus et Carbon. Ces trois partisans de Mari us avaient péri par l’ordre de Pompée ; et après le passage du Rubicon, le bruit courut que César, parent de Marius, annonçait lui-même qu’il venait venger Cn. Carbon et M. Brutus[1]. Mais le reproche de leur mort est calomnieux, quand Salluste l’adresse à l’universalité des patriciens. Presque tous furent étrangers à ces violences : et dans les derniers temps, ils s’opposaient à l’usurpation de César plutôt qu’ils ne secondaient celle de Pompée. On n’a pas laissé perdre, depuis le temps où Salluste écrivait, cet art de flétrir un grand nombre de personnes, en les enveloppant toutes, sous une dénomination commune, dans une accusation méritée seulement par quelques-unes d’entre elles.

Je ne comprends pas comment Dureau de la Malle a supposé que le passage de la première épître, où sont rappelés ces assassinats,

  1. « Atqui eum loqui quidam narrabant, Cn. Carbonis et M. Bruti poenas se persequi. » Cicer. Epist. ad Atticum, lib. IX, Epist. 14.