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dat, objet de leur gratitude ou de leur bienveillance : il faut les cultiver toutes, de manière qu’elles voient bien que vous savez ce que vous devez attendre de chacune d’elles, que vous sentez ce que vous en recevez, que vous vous rappelez ce que vous en avez reçu. Il est, au contraire, des êtres sans crédit, ou même odieux dans leurs tribus, dépourvus de l’énergie ou du talent nécessaire pour se rendre utiles dans l’occasion. Distinguez-les soigneusement, de peur de fonder sur eux une espérance trop grande, à laquelle leurs faibles secours ne répondraient pas.

VII. Quoiqu’il soit nécessaire de se présenter assuré et soutenu d’affections déjà formées et consolidées, on peut néanmoins, dans la candidature même, acquérir des amis nombreux et utiles. Au milieu de tant de désagréments, cette position vous offre du moins l’avantage de pouvoir, sans honte, vous unir d’amitié avec qui vous voulez, ce que vous ne sauriez faire le reste de la vie. Vous paraissez absurde, en toute autre occasion, si vous prodiguez l’offre de votre amitié. Si aujourd’hui vous ne la prodiguez pas, et très-vivement, et à beaucoup de monde, personne ne vous croira au nombre des candidats. Or, j’ose l’affirmer, il n’est aucun homme, s’il ne tient par quelque affection à l’un de vos compétiteurs, dont vous n’obteniez facilement, dès que vous vous y efforcerez, qu’il mérite, pour ses services, votre amitié et votre reconnaissance ; il suffira qu’il pense que vous attachez un grand prix à ses bons offices, que vous les ressentez sincèrement, qu’il les