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voirs qui ont honoré dix années de ma vie, me seront encore imposés : mais jusqu’ici, je ne m’en serai distrait que pour me livrer à un travail qui entretient en moi la faculté de les remplir et ne me permet pas de les perdre de vue.

Les écrits qui m’ont occupé nous rappellent sans cesse, et, s’il le faut, malgré nous, aux événements dont, depuis un demi-siècle, nous avons été témoins et quelquefois acteurs : et ces événements, à leur tour, jettent un grand jour sur le sens et le but d’écrits composés il y a près de deux mille ans, dans des circonstances non moins orageuses et plus désastreuses pour la liberté.

Blessées, non sans raison, de l’étendue exagérée que l’on a trop longtemps accordée à l’étude des langues anciennes, quelques personnes voudraient presque bannir cette étude de l’instruction. Je ne puis partager leur opinion : tout le monde reconnaît qu’une étude sérieuse de la science politique doit faire désormais partie de notre éducation nationale ; peut-on, dès lors, mettre en doute que les Français libres aient besoin de connaître la langue aussi bien que l’histoire des anciens conquérants du monde ?

Octobre 1837.
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