dont on n’a généralement qu’une idée confuse, parce qu’elle se rencontre peu chez les peuples modernes, rendait moins pénibles qu’ils ne nous le semblent la plupart des soins que s’imposait un candidat habile : sur beaucoup de points, celui-ci ne faisait guère qu’ajouter plus de régularité et d’exactitude aux devoirs que pratiquaient à Rome les citoyens même éloignés des affaires.
Ce premier aperçu simplifie beaucoup les travaux infinis que prescrit l’Essai sur la Candidature, et fait ainsi disparaître l’apparence révoltante de manœuvres et d’intrigues poursuivies sans relâche. Si l’on passe ensuite à l’examen de quelques pratiques de détail, on leur reconnaît une utilité réelle et savamment calculée : l’assiduité quotidienne du candidat au forum, en lui rendant l’habitude des affaires de la cité qu’il pouvait avoir perdue dans des emplois lointains, mettait aussi son caractère à l’épreuve et à découvert, à tous les moments du jour et dans toutes les positions de la vie. La nomenclation, le soin d’interpeller chaque citoyen par son nom, cesse de paraître une politesse vaine, une formalité superflue ; et l’on conçoit l’estime accordée aux candidats dont la mémoire, sur ce point, n’avait pas besoin de secours étrangers. Faut-il expliquer combien il importe à un magistrat de connaître de nom et de figure le plus grand nombre de ceux