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forme et la place qui leur conviennent pour exprimer clairement votre pensée.

Vous parlez déjà le français et vous le lisez ; c’est donc que vous avez appris, sans vous en douter et par l’usage, ce qu’il y a d’essentiel dans le dictionnaire et dans la grammaire. Si vous étiez une étrangère, ne parlant pas le français, je me garderais de vous enseigner d’abord la grammaire et de vous faire apprendre par cœur un dictionnaire ; je commencerais par vous mettre dans la tête cinq cents petites phrases. II vaut toujours mieux exercer la mémoire sur des phrases que sur des mots isolés. Les langues vivantes, c’est-à-dire celles qu’on parle encore — à la différence du grec ou du latin, langues mortes qu’on ne parle plus — doivent s’enseigner d’abord par la conversation et par l’usage ; c’est ainsi que vous avez appris le français.

Mais il ne suffit pas de parler une langue et de comprendre ceux qui la parlent ; il faut la parler et l’écrire correctement. Pour cela, il est indispensable d’en savoir les règles, c’est-à-dire la grammaire, comme on apprend les principes d’un jeu pour le bien jouer.

Si la grammaire doit être apprise et sue, le dictionnaire doit seulement être consulté. Des 30,000 mots que contiennent nos petits dictionnaires, il n’y en a pas plus de 3,000 qui soient usuels : les apprendre