Page:Salomon Reinach, Sidonie ou le français sans peine, 1913.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

18°. Z se prononce seulement à la fin de certains noms propres comme Suez, Rodez.

19°. Il y a quelques mots où l’usage veut qu’on ne prononce pas toutes les syllabes : ainsi l’on écrit : je me décolletterai ce soir, il faut épousseter ces meubles, mais on prononce : je me décolterai, il faut épouster (sur le modèle de récolter). Molière écrivait j’épousterai, orthographe conforme à la prononciation usuelle.

Quand on sait des langues étrangères, il y a quelque indiscrétion à en faire étalage et à prononcer les noms étrangers, en particulier les noms propres, comme ils se prononcent dans leur pays d’origine. Toutefois, ils y a des noms propres très illustres qu’il ne faut pas prononcer à la française : ainsi vous direz Baïron (pour Byron), Gueute (pour Gœthe), Shékspire (pour Shakespeare), Ouachinngtonn (pour Washington), Ouelinngtonn (pour Wellington). Si par hasard quelqu’un de ces noms ne disait rien à votre mémoire, dépêchez-vous de le chercher dans un dictionnaire de biographie.

Les liaisons des consonnes finales avec les voyelles qui suivent exposent à des dangers, car il y a des mots qu’on ne lie jamais : on ne dit pas, par exemple, ce drapé trop cher (ce drap | est trop cher). Il est vrai qu’on dira plutôt vous aiméza lire que