DEUXIÈME LETTRE
Ma chère Sidonie,
Je n’ai pas l’intention de vous enseigner longuement ce qui est tout à fait élémentaire. Je courrai la poste[1] sur les terrains faciles et ralentirai aux mauvais pas. Vous voilà prévenue ; en avant !
Je vous rappelle, car vous le savez déjà, que les phrases se composent de mots, les mots de syllabes et les syllabes de lettres ; que les lettres sont des voyelles (a e i o u y) ou des consonnes (b c d f g h j k l m n p q r s t v w x z) ; qu’une syllabe peut se composer d’une voyelle seule (a dans a-mour), mais non d’une consonne seule, car celle-ci, comme son nom l’indique, ne peut sonner qu’avec (en latin cum) une voyelle.
L’Y ne devrait pas s’appeler y grec, mais u grec ; c’est, en effet, la forme grecque de l’U qui, en latin, à la différence du grec, s’écrit V, comme notre v.
La consonne W est d’origine étrangère ; elle se rencontre surtout dans des mots empruntés à l’anglais (comme wagon) ou à l’allemand (comme Walkyrie).
1. Il y a des syllabes où les voyelles sont
- ↑ Expression familière qui signifie aller vite, se hâter comme les courriers de la poste. Cela se disait avant les chemins de fer et se dit encore.