Page:Salomon Reinach, Sidonie ou le français sans peine, 1913.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

ONZIÈME LETTRE



Ma chère Sidonie,

La syntaxe des participes, dont je vais vous parler aujourd’hui, passe pour le chapitre le plus difficile de la grammaire française. J'espère vous prouver qu'il n’en est rien : il suffit d’un peu d'attention.

PARTICIPE PRÉSENT

1°. Le participe présent reste toujours invariable ; c’est une règle admise depuis la fin du XVIIIe siècle :

S'immolant par devoir, elle meurt avec joie . . .

2°, Il ne faut pas confondre le participe présent avec l’adjectif verbal (p. 29), qui, terminé également en -ant, s'accorde comme un adjectif: l’adjectif verbal se distingue du participe en ce qu’il n’admet pas de complément direct. Ainsi, bien que du participe aimant on ait fait l’adjectif verbal aimant, aimante, on ne dira pas: cette femme aimante son mari; mais on dira bien: une main dégouttante de sang, parce que sang est complément indirect. — Voici un bon exemple d’adjectifs verbaux au pluriel tiré d’un poème de Delille (1738-1813) :

154