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POST-SCRIPTUM


J’allais oublier de vous parler de la prononciation du latin ! Voici, en peu de mots, ce que vous devez savoir.

En France, depuis des siècles, on prononce le latin comme si c’était du français, avec trois réserves importantes :

1° Il n’y a pas d’e muet, seulement des é. 2° Les finales m et n n’ont jamais le son sourd ; ainsi en (voici), jam (déjà) se prononcent enn, jamm, et non comme le français camp, pan. 3° Toutes les autres consonnes finales se prononcent ; ainsi petit (il demande) se lit pétitt ; tempus (temps) se lit tempuss. Nous prononçons de même les mots latins francisés comme omnibus (voiture “à tous”), rebus (explication ou expression d’idées “par les choses”).

Vous pouvez vous en tenir à ces règles, qui permettent parfaitement de sentir l’harmonie de la prose et des vers latins, ou le manque d’harmonie, quand elle fait défaut ; mais il faut savoir que la prononciation des Romains était toute différente de la nôtre.

1° Ils n’assourdissaient jamais m et n, même dans le corps des mots ; momumentum se lisait monoumenntowmam.

2 Ils ne connaissaient pas le son français u, mais prononçaient ou : ainsi tempus se lisait temmpouss.

3 Ils prononçaient le c, suivi d’une voyelle, comme notre k : ainsi César s’appelait Kuesar, d’où les Germains ont tiré leur mot Kaiser ; Cicéron s’appelait Kikero. Dans les mots comme concio (assemblée), qu’on écrit mieux contio, le c suivi de deux voyelles se prononçait comme le & dans nation.

4° Ils distinguaient la quantité des voyelles ; ainsi dans