Page:Salomon Reinach, Cornélie ou le latin sans pleurs, 1912.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une voyelle où par un m se trouve placé devant un mot commençant par une voyelle, la syllabe terminée par une voyelle où par un m s’élide, c’est-à-dire qu’elle ne compte pas ; on la prononce à mi-voix, comme à la dérobée. Je cite comme exemple un vers de Virgile, où l’on rencontre à la fois les deux espèces d’élision :

Vēstrum hōc | aūgŭrĭ|ūm vēs|trōque īn | nūmĭnĕ | Trōja ēst[1].

Hoc augurium, cet augure ; vestrum, (est) vôtre ; que, et ; Troja est, Troie est ; in, dans ; vestro numine, votre puissance.

“Cet augure est pour vous et Troie est sous votre protection.”

Vous voyez que vestrum hoc, [ves]troque in et Troja est se réduisent (par l’élision de rum, de que et de ja) à deux longues.

Les poètes latins ont écrit de longs poèmes tout en hexamètres, comme l’Énéide de Virgile et les Métamorphoses d’Ovide. Mais l’hexamètre peut aussi alterner avec un vers plus court qu’on appelle pentamètre (du grec pente, cinq, et metron, mesure), parce qu’il a deux demi-pieds de moins que l’hexamètre. La réunion d’un hexamètre et d’un pentamètre forme ce qu’on appelle

  1. Virgile, Énéide, ii. 703.