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dernière syllabe d’un vers est toujours considérée comme longue, parce que la voix s’y arrête un peu ; on la marque du signe ̄̆ et on la qualifie de “commune.” Il y a des syllabes “communes”, c’est-à-dire longues et brèves à volonté, dans beaucoup de mots latins : ainsi l’on trouve également tĕnĕbrae et tĕnēbrae (ténèbres) ; on écrira donc tĕnē̆brae.

Lire un vers en y distinguant les longues, les brèves et les pieds qu’elles forment, s’appelle le scander. Ceux qui scandent à vue d’œil les vers latins ont généralement oublié les règles de la prosodie ; ils ont seulement logé dans leur mémoire un nombre de vers suffisant pour qu’ils puissent presque toujours, à défaut de règles, citer des exemples. Vous trouverez des milliers de vers latins, surtout des hexamètres, scandés dans le Thesaurus poeticus de Quicherat ; mais il suffit d’en avoir retenu cinq cents pour être rarement embarrassé.

Vous avez vu que l’hexamètre ou vers de six pieds se compose de six spondées ou dactyles. Mais il ne se compose jamais uniquement de spondées où de dactyles ; il faut toujours que l’avant-dernier pied soit un dactyle et le dernier un spondée. Par un motif qui nous échappe, cela est indispensable à l’euphonie.

Quand, dans un vers, un mot se terminant par