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Des propriétés particulières avoisinent le Père-Lachaise dans toutes ses autres parties.

En conformité de l’article 3 du décret de 1804, des murs entourent le cimetière dans sa presque totalité ; les parties qui ne sont pas ainsi closes le sont au moyen de planches fixées avec de forts pieux ; ces clôtures provisoires disparaîtront aussitôt que l’agrandissement projeté sera effectué. Nous reviendrons sur cet agrandissement, après la description intérieure actuelle.

La distribution primitive du Père-Lachaise fut faite avec art. Cette ville des morts a, pour ainsi dire, reçu la vie du crayon du savant artiste qui en traça le dessin[1]. Toutes les allées sont sinueuses, à l’exception de celle qui se trouve en face de la grande porte, et de deux autres à côté de celle-ci, qui vont du bas du cimetière à celle qui se trouve au haut du plateau, près le mur actuel d’enceinte.

Les diverses allées du Père-Lachaise ne portent point de nom officiel ; mais, d’après leur distribution, elles renferment une portion quelconque de terrain complètement isolée du reste du cimetière ; l’administration a donné à ces portions le nom de divisions, qu’elle indique par des numéros.

L’ordre des numéros est placé de telle façon que l’application n’en est pas facile pour tout le monde. Nous avons, sur le plan général, indiqué ces portions par sections et par des lettres de l’alphabet placées en tête de chacune.

Dans la section F se trouve la chapelle, divisée de sa cour par l’allée conduisant au monument élevé à la mémoire de Casimir Périer.

Cette chapelle occupe exactement l’emplacement où se trouvait la maison du père Lachaise ; elle est d’ordre dorique et a été construite sur les dessins de M. Godde. Elle sert au service des exhumations.

Une somme considérable a été léguée pour l’érection de cette chapelle par la veuve du docteur Bosquillon ; c’est ce que nous apprend l’épitaphe mise sur son monument, section X, no  157 :

« Marie Naudin, veuve de E.-F.-M. Bosquillon, repose aussi dans ce tombeau. Elle était douée des vertus les plus estimables. Sa piété, surtout, était exemplaire. La première, elle légua une somme considérable pour contribuer à la construction de la chapelle dans ce cimetière.

Elle est morte le 25 avril 1817, âgée de soixante-un ans. »

  1. Ce dessin est de M. Brongniart, architecte de la Bourse de Paris, qui repose maintenant dans le Père-Lachaise, section J, no  115 ; une figure en relief de la Bourse existe sur son monument.