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et le transport des corps, seront fixés par un tarif proposé par les administrations municipales et arrêté par les préfets.

Art. 26. « Dans les villages et autres lieux où le droit précité ne pourra être exercé par les fabriques, les autorités locales y pourvoiront, sauf l’approbation des préfets. »


Ce règlement pourvoi!à tout ce qui concerne soit la salubrité publique, soit la décence due à la cendre des morts ; depuis cinquante ans, sauf quelques légères modifications qui laissent subsister le principe entier, il fait la règle et sert de code sur la matière.

A Paris, l’article 4 n’a pu être exécuté à la lettre ; on verra sous le chapitre V, ci-après, de quelle manière la sépulture est donnée aux personnes qui ne peuvent ou qui ne veulent acquérir un terrain temporairement ou à perpétuité.

Donc, si les anciens ont pris un grand soin de leurs lieux de sépultures ; si les Hébreux, les Egyptiens, les Grecs et les Romains, en raison de leur culte pour leurs morts, sont l’objet d’une admiration universelle, nous pouvons, sans nous enorgueillir, nous flatter de ne pas leur céder sous ce rapport.

Les cimetières de Paris, spécialement celui qui va nous occuper, sont remplis journellement d’une foule de personnes de tous les pays, de toutes les nations, attirées là soit pour visiter les dépouilles mortelles des célébrités qui reposent en ces lieux, soit pour admirer les arts qui semblent s’y être donné rendez-vous de toutes les parties du monde, soit pour accomplir un vœu pieux, près d’un parent, d’un ami, etc.

Si quelques-uns de nos lecteurs ont visité ces lieux les jours où la religion nous appelle plus spécialement à nous souvenir des morts, ceux là pourront rapporter le même témoignage que nous ; mais aussi, comme à nous,il leur sera impossible de donner une approximation du nombre de visiteurs en ces jours[1].

Il est donc établi d’une manière incontestable que la sépulture est aussi vénérée chez nous qu’elle ne l’a jamais été chez aucun peuple.

  1. Le 1er novembre 1853, jour de la Toussaint, le cimetière du Père-Lachaise a été seriné une heure avant celle fixée par le règlement, le nombre de visiteurs était immense, et il n’a pas fallu moins de deux heures d’un défilé bien serré pour faire évacuer ce lieu.