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un long délai, et grâce au retard qu’on y avait mis, je n’ai pu jouir de la faveur qui avait été demandée pour moi.

Mes démarches personnelles sont également restées infructueuses ; non seulement, Sire, ai je employé les moyens directs pour arriver auprès d’elle, mais indirectement auprès des personnes jouissant de sa confiance et de son affection ; me suis je présenté demandant leur intervention, et motivant ma demande par le récit verbal des griefs que je devais porter à sa connaissance.

Ainsi donc, Sire, j’ai essayé tous les ressorts, pas un n’a répondu : qu’elle ne s’étonne plus dès-lors si après une attente patiente, mais inutile de plusieurs mois, l’esprit et le cœur profondément découragé, j’ai du aviser au seul moyen qui m’était laissé pour arriver auprès d’elle par la plume, sinon par la parole.

Conformément au traité dit du Protectorat passé le 9 Septembre 1842, entre la Reine Pomaré et le Contre-Amiral Dupetit-Thouars, agissant alors au nom du Roi et de la France, la Reine abandonnait entre ses mains la direction de toutes les affaires avec les