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La discussion publique et éclairée dont j’ai déjà parlé me dispense de tout commentaire ; je dirai seulement, Sire, que conformément au traité du Protectorat déjà cité, chacun devait être libre dans l’exercice de son culte ou croyance, et que personne ne devait être molesté ou contraint dans sa religion ni directement ni indirectement.

Pour éviter toute contrainte ou molestation dans leurs affaires religieuses, la Reine et les chefs ont formulé une demande à V. M. pour que les missionnaires Protestants Français fussent envoyés à Tahiti pour desservir les églises. Mais jusqu’à présent, aucune réponse n’a été faite à leur demande.

En accueillant favorablement cette demande le gouvernement de Votre Majesté ferait un acte de justice et mettrait un terme aux tristes scènes qui certes ne peuvent jamais faire de bien à aucune religion, à aucune croyance.

Est-ce qu’il y a besoin, Sire, de m’étendre d’avantage sur l’état de cette incomparable mais malheureuse île. Les sujets, certes, ne me manqueraient pas ; mais, comme je l’ai déjà dit, je n’ai voulu que tirer le coin du voile qui cache tant d’énormités. Cela suffira, j’ose le