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Pacifique. Mais Tahiti aujourdhui est traité, je le répète, en pays conquis ; attendu que tout dépend d’une autorité arbitraire. Que ce soit une question de grandes propriétés, adhérentes aux chefferies — que ce soit une question de propriété en dehors de ces majorats, — que ce soit une question de police simple, ou correctionnelle, ou une question de propriété forestière — que ce soit enfin une question législative, tout dépend, dis-je, de la volonté d’une personne étrangère au pays, qui seule et sans appel, confirme, infirme, et se constitue souverain arbitre. Ce pouvoir terrible — cette responsabilité énorme, de n’avoir rien au-dessus de soi, est géré par une personne ignorant la langue, les habitudes, et les personnes du pays dont les destinées sont entre ses mains.

Elle commence à peine à connaître les besoins de ce pays : — Elle commence à peine à réparer les fautes et les injustices que nulle personne humaine dans la même position pouvait s’empêcher de faire, quand elle est remplacée par une autre, qui par la même inexpérience recommence les mêmes fautes, et les mêmes injustices ! un système quelconque commencé par celui-ci, est changé par celui-là : et les