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pour avancer une pareille assertion, je répondrai ; sur l’expérience, laquelle nous apprend que chez nous l’autorité fait constamment des essais malheureux et toujours à notre préjudice. Nous n’avons à Tahiti proprement dit qu’un seul produit d’exportation, ce sont nos oranges, et ce commerce qui ne date que de 1852 a déjà atteint une importance assez considérable ; cependant, en 1856, ce commerce fut frappé par un arrêté de l’autorité protectrice d’un droit d’exportation, et ce, nonobstant que nous avons à nos portes les îles indépendantes de Huahine et Raïatéa, qui nous font une rude concurrence.

Après quelques mois cet arrêté fut rapporté, après nous avoir fait beaucoup de tort. Encore au commencement de 1857, un arrêté fut lancé qui condamnait les navires de commerce de payer un droit d’ancrage d’un franc par tonneau. En conséquence notre rade fut désertée ; en effet quoi de plus faux en économie commerciale que dans un petit pays comme Tahiti, au lieu d’attirer les navires, on les chasse, pour ainsi dire, par un droit d’ancrage. Aussi, voyant le mauvais effet que produisait cet arrêté, il fut aussi rapporté après nous avoir porté beaucoup de tort, ce qui existe