fondoit Catilina, quand il forma le projet d’opprimer la République. Il ſavoit, de plus, qu’il y avoit dans tout l’Empire Romain un grand nombre de gens accablés de dettes ; que la plupart des ſoldats de Sylla, s’étant ruinés en folles dépenſes, & ſe rappellant le pillage que leur avoit procuré la victoire, ſoupiroient après une guerre civile. Il avoit de grandes eſpérances d’être ſur les rangs pour le Conſulat. Il n’y avoit point d’armée en Italie ; Pompée faiſoit la guerre aux extrêmités de l’Empire ; le Sénat ne veilloit ſur rien, parce que le calme régnoit par-tout. Toutes ces circonſtances ne pouvoient être que favorables.
XVII. Il commença donc vers les Calendes de Juin, ſous le Conſulat de L. Céſar & de C. Figulus, à faire venir chacun de ſes amis en particulier. Il exhorte les uns, ſonde les autres, fait valoit ſes reſſources, l’état où il va ſurprendre la République, & les grandes avantages de ſa Conjuration. Quand il