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gens ne ſavoient pas encore qu’on ne donne ſouvent que par intérêt. Tout préſent paſſoit pour une marque de bienveillance, & on croyoit que quiconque étoit libéral, n’avoit deſſein que d’obliger. Ils f‍irent part de leurs inſ‍tructions au Queſ‍teur ; le prierent de les aider de ſon crédit & de ſes conſeils ; releverent les forces de leur Prince, ſa bonne foi, ſa grandeur & tout ce qui pouvoit ſervir à faire deſirer ou aimer ſon alliance. Sylla, de ſon côté, leur f‍it toutes ſortes de proteſ‍tations de ſervices, & leur apprit la maniere dont ils devoient parler à Marius & au Sénat. Ils attendirent auprès de lui environ quarante jours.

CI. Au bout de ce temps, Marius, de retour à Cirta, après avoir manqué ſon entrepriſe, les y f‍it venir. Il convoque en même temps L. Sylla, L. Belliénus, Préteur à Utique, & tous ceux de l’armée qui étoient Sénateurs. On