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humaines, & qu’il lui a plu de vous faire éprouver ſucceſſivement les ef‍fets de notre courroux, & ceux de notre amitié ; hâtez-vous, tandis qu’elle vous en laiſſe le temps, & ne démentez point ce que vous avez commencé. Vous avez en main de quoi réparer pleinement votre erreur. Soyez bien perſuadé que le Peuple Romain ne s’eſ‍t jamais laiſſé vaincre en bienfaits. Quant à ce qu’il peut dans la guerre, vous le ſavez par vous-même ». Bocchus répondit à ce diſcours, avec douceur & politeſſe. Il ajouta, pour s’excuſer : Que ce n’étoit point en ennemi qu’il avoit pris les armes, mais pour défendre ſon Royaume ; que la partie de la Numidie qu’il avoit enlevée à Jugurtha, lui appartenoit par droit de conquête ; qu’il n’avoit pas dû ſouf‍frir que Marius la ravageât ; que Rome lui avoit refuſé ſon amitié, quoiqu’il l’eût fait demander par ſes Ambaſſadeurs ; qu’il n’inſiſ‍toit ce-