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par Marius, qui accouroit au ſecours de l’arriere-garde dont il avoit appris le déſordre. Ainſi les ennemis furent battus de toutes parts. La plaine préſentoit alors le plus horrible ſpectacle. On voyoit par-tout fuir, pourſuivre, prendre, égorger. Ici des malheureux, couverts de bleſſures, ne pouvoient ni ſe ſauver ni demeurer en place ; ils faiſoient des ef‍forts pour ſe relever, & retomboient ſur le champ ; là étoient des monceaux d’hommes & de chevaux bleſſés ou maſſacrés ; par-tout une campagne ruiſſelante de ſang, & jonchée de traits, d’armes & de cadavres.

XCIX. Après une victoire ſi complette, Marius continua ſa marche vers Cirta. Il y reçut des Ambaſſadeurs de Bocchus, cinq jours après le combat. Ils le prioient de la part de leur Maître, de lui envoyer deux perſonnes ſûres, avec leſquelles il pût conférer de ſes intérêts & de ceux des Romains. Le Conſul lui