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d’armes & de chevaux ; il obéit ſur le champ ; enſuite d’amener les transfuges chargés de fers ; ils furent amenés, au moins la plupart ; quelques-uns, auſſi-tôt que le Roi avoit commencé à ſe rendre, s’étoient enfui dans les États de Bocchus, Roi de Mauritanie. Lorſqu’après avoir ainſi dépouillé Jugurtha d’armes, d’hommes & d’argent, on lui eut ſignif‍ié de ſe rendre à Tiſidium pour y recevoir de nouveaux ordres, ce Prince commença à s’ébranler ; il craignit qu’on ne lui fît ſubir le châtiment que méritoient ſes crimes. Tantôt dans l’abattement où l’avoient jeté ſes malheurs, il ne voyoit point de parti plus af‍freux que celui de recourir aux armes ; tantôt il ſongeoit à l’horrible chûte qu’il alloit faire du Trône dans la ſervitude. Il balança pendant pluſieurs jours ; & enf‍in, quoiqu’il ſe fût privé ſans néceſſité de tout ce qui pouvoit l’aider