je ſouff rirois aiſément que vous fi ſſiez grace à ces ſcélérats, parce qu’ils ſont vos Concitoyens, ſi cette compaſſion ne devoit pas cauſer votre perte. Du caractere dont ils ſont, ils ne ſe contenteront pas de l’impunité pour le paſſé, ſi on ne les met hors d’état de mal faire à l’avenir, & vous vivrez dans une éternelle inquiétude, toujours réduits à ſouff rir l’eſclavage, ou à recourir aux armes pour en ſecourer le joug. Peut-on ſe fl atter qu’il y ait jamais quelque union ou la moindre confi ance entre eux & vous ? Ils veulent dominer ; vous voulez être libres ; ils prétendent commettre des injuſt ices ; vous êtes déterminés à vous y oppoſer ; enfi n, ils traitent vos Alliés en ennemis, & vos ennemis en Alliés. La paix & l’amitié peuvent-elles avoir lieu, lorſque les ſentiments ſont ſi op-
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