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République. Ce n’eſt, Peres Conſcripts, ni par des vœux ni par de lâches & de timides prieres, qu’on s’attire leur ſecours. C’eſt en veillant, en agiſſant, en prenant un ſage parti, que tout réuſſit. Si vous vous livrez à la pareſſe & à la lâcheté, en vain implorerez-vous le ſecours des Dieux ; vous n’éprouverez que leur colere & leur indignation. Du temps de nos Ancêtres, Manlius Torquatus[1], dans la Guerre contre les Gaulois, f‍it mourir ſon f‍ils pour avoir combattu ſans ordre contre l’ennemi. On punit de mort un excès de courage dans un jeune Héros ; & vous, vous balancez ſur ce que vous ferez aux plus cruels des par-

  1. J’ai conſervé dans mon Edition, Aulus Manlius, parce que je l’ai trouvé dans toutes les autres. Cependant il ne s’appelloit point Aulus. Il y a un Manuſcrit dans lequel on lit Saulus ; mais cette faute, toute ridicule qu’elle eſt, ne pourroit-elle pas nous conduire à la découverte de la vérité ? Salluſte n’auroit-il pas mis ſolus ? ce qui diroit : Manlius Torquatus ordonna ſeul la mort de ſon fils. . . & ce jeune Héros expia de ſon ſang un excès de courage.