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NOTICE
SURC. VELLÉIUS PATERCULUS.

Nous ne savons presque rien sur Velléius : tous les anciens auteurs semblent s’être donné le mot pour ne parler ni de lui ni de ses ouvrages. Quintilien même, dans sa revue des écrivains, ne le nomme pas ; nous sommes donc réduits aux seuls renseignement qu’il a laissés sur sa personne et sur sa famille, dans quelques endroits de son Histoire.

On croit pouvoir fixer l’époque de sa naissance à l’an de Rome 734 ; il était originaire de la Campanie, comme l’indiquent les chapitres XVI et LXVI de son deuxième livre, oii il cite Aeu de ses an cètres également illustres par leur mérite, leur considération personnelle, et leur dévouement aux Romains. A vingt-deux ans, il fut nommé pr( fet de la cavalerie par Auguste, et servit d’abord, en cette qualité, puis en celle de questeur et de lieutenant , sous Tibère, qu’il accompagna dans toutes ses expéditions Créé préteur avec son frère, il touchait, dit-on, au consulat, oii le portait la haute protection de Sejan , lorsqu’il péril enveloppé dans la disgrâce de ce favori célèbre, l’an de l’ionie 78-5 , c’e^t-à-(lire dans la cinquantième année de son %fl. On a prétendu qu’il avoil été consul ; mais ce fait est peu probable , puisque son nom ne se trouve pas inscrit dans les fastes consulaires.

Rien de plus facile que de marquer l’époque où son Histoire romaine a été couiposée : il est t vident que c’est l’année même qui a précédé sa mort. La dédicace au consul Vinicius et à .son collègue en est une preuve. On peut dire tout au moirjs qu’il l’a réJigée ou a lievce dans le cours de cette aimée. . Quant à l’hislolre plus étendue qu’d annonce dans son Abrégé, nous ne savons pass’d en a comporé ou public quclipic clioie : rien n- nous en est parveuii , et le silence des contemponins nous laisse dans l’incertitude la plus complète.

L’ouvrage dont nus offrons une tîaducliou nouvelle au public, l’Abrégé de l’Histoire romaine, a (té l(ingîemps comuie pt-rdu pour la littérature et pour la science ; une cojiie maruiscrite en a été trouvée au xvi" siècle dans une a ! baye d’Alkmagne. C’est sur ce texte unique, incorrect et mutilé, (jue fut faite l’édition originale imprimée à Bà e eu 1520 par les soins de Rhénaiius. Pour plus de malheur, oc texte uiëme fut |.res(pie aussitôt perdu. Nous ne devons donc pas être surpris du grand noud)rede passages obscurs, de termes pui latins, de plu ases tron- (pites, et presque iuiolelligibles qui se lencontrent dius cet ouvrage.

Velléius a eu, comme il arrive toujours, ses admirateurs passionnés tl ses détracteurs injustes. Le président Hénaull le procl lui’^ le modèle inimitable lies abrévialeurs ; c’est aller trop loin : suivant nous Velléius u’est point ce (lu’ou pentappeler un modèle, encore moins uu modèle inimitable. Ceux qui se sont prononcés avec la même exagération dans uu sens contraire, nous semblent s’éloigner plus encore di" la vérité. Pour marquer un point juste entre ces dfux extièmes , nous dirons que Ve léius est un des meilleurs éciivains du second ordre, dans la littérature latine. Moins emphatique et moins brillant (jue Florus, il a plus de profonlmr et de gravité ; son érudition est plus solide, sou style plus sévère, quoiqu’il ne soit pas exempt d’une certaine affectation, qui se trahit surtout par l’imitation des tours et de la manière deSallusie.

Le reproche de llatterieest le seul reproche gra e qr,c la critique ait adressé à Velléius : peut titre