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par ordre du roi, et mis à mort dans la prison.

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(1) César, à son arrivée en Asie, trouva que T. Ampius avait eu le dessein d’enlever le trésor du temple de Diane, à Éphèse, et qu’à cet effet il avait convoqué tous les sénateurs de la province, afin qu’ils pussent attester au besoin quelle était la somme qu’il avait prise ; mais, qu’apprenant l’arrivée de César, il s’était troublé et avait pris la fuite. (2) Ainsi, César sauva en deux occasions le trésor d’Éphèse. (3) On assurait alors, après les calculs les plus exacts, que dans le temple de Minerve, en Élide, le jour même où César avait été vainqueur à Pharsale, la statue de la Victoire, qui était placée vis-à-vis celle de Minerve, s’était tournée vers les portes du temple. (4) Le même jour, à Antioche, en Syrie, on avait entendu, par deux fois, de si grands cris d’armée et un tel bruit de trompettes, que toute la ville s’était armée et avait couru sur le rempart. La même chose arriva à Ptolémaïs. (5) À Pergame, dans le sanctuaire du temple, où les prêtres seuls peuvent entrer, et que les Grecs nomment Adyta, d’eux-mêmes les tambours sacrés retentirent. (6) À Tralles, dans le temple de la Victoire, où l’on avait consacré une statue à César, on montrait une palme qui avait poussé ce jour-là dans le pavement dans les joints des pierres.

César à Alexandrie. Sédition populaire

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(1) César ne s’arrêta que quelques jours en Asie ; informé que Pompée avait paru à Chypre, et conjecturant qu’il se dirigeait ves l’Égypte, tant à cause des amis qu’il avait dans le royaume, que des avantages qu’offrait le pays, il se rendit à Alexandrie avec dix galères de Rhodes et quelques autres d’Asie, sur lesquelles il avait embarqué huit cents chevaux et deux légions, l’une qu’il avait amenée de Thessalie, l’autre qu’il avait fait venir d’Achaïe, sous les ordres de Q. Fufius, son lieutenant. (2) Ces deux légions ne formaient guère que trois mille deux cents hommes : ceux qui restaient, affaiblis par leurs blessures, ou épuisés par les fatigues d’une longue marche, n’avaient pu suivre. (3) Mais César, comptant sur le bruit de ses succès, n’avait pas craint de partir aussi mal accompagné, et pensait qu’il serait partout en sûreté. (4) À Alexandrie il apprend la mort de Pompée : mais à peine est-il descendu à terre, qu’il entend les cris des soldats que le roi avait laissés en garnison dans cette ville, et qu’il voit la foule accourir vers lui, parce qu’il se faisait précéder des faisceaux, ce que tout le peuple regardait comme une atteinte à la majesté royale. (5) Ce premier tumulte apaisé, les jours suivants le peuple se souleva encore plusieurs fois, et il y eut plusieurs soldats de tués en divers quartiers de la ville.

Dispositions de César

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(1) César fit venir alors d’Asie d’autres légions qu’il avait formées des débris de l’armée de Pompée ; quant à lui, il était retenu par les vents étésiens, qui sont très contraires aux navires sortant d’Alexandrie. (2) En attendant, il crut qu’il appartenait au peuple romain et à lui-même, en qualité de consul, de régler les différends survenus entre les deux rois, et qu’il y était d’autant plus obligé que, sous son consulat précédent, l’alliance avec Ptolémée, leur père, avait été confirmée par une loi et un décret du sénat. Il déclara donc qu’il jugeait convenable